L’église de Saint-Barnard

L’histoire de l’église

Cette église du val de Saône du XIème siècle se situe à l’emplacement d’une chapelle du IXème siècle, construite par Barnard, alors abbé d’Ambronay, pour y établir le prêtre officiant au monastère de la Bruyère. Ce prieuré de la Bruyère hébergeait des religieuses bénédictines qui dépendaient de cette abbaye. Barnard, devenu archevêque de Vienne par décision du pape Léon III, cède cette chapelle à l’abbaye de Romans-sur-Isère, dont il est le fondateur. Vers la fin du Xème siècle, des moines de Romans fondent la paroisse qu’ils dédient à Saint Barnard. En 1006, les abbés de Romans bâtissent une église sous le vocable de Saint-Barnard, probablement à l’emplacement de l’ancienne chapelle fondée par Saint Barnard.

L’église, telle que nous la découvrons aujourd’hui, a subi de nombreux remaniements : le clocher, arasé sous la Révolution, est restauré en 1806-1807; construits sur un terrain instable, le choeur et l’abside, crevassée de toute part, sont l’objet d’une reconstruction au XIXème siècle. On édifie à la même occasion la sacristie nord. Peu après, en 1882, la sacristie sud est construite pour épauler davantage le choeur, et en 1889, on fait un chaînage dans le sol autour de l’abside pour la consolider.

En 1972, les murs sont décapés à l’extérieur et enduits à l’intérieur. Des vitraux, réalisés de 1996 à 2007 par le maître-verrier Gérard Geiss pour remplacer ceux qui avaient été détruits par l’explosion du pont en 1944, habillent le choeur de l’église.

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L’église en détail

Les vitraux

Les vitraux sont l’œuvre du maître-verrier, Gérard Geiss (en 1996 et 2007).

Trois vitraux liturgiques dans l’abside sont accompagnés par deux vitraux du chœur, illustrant de florissants arbres de vie avec des oiseaux, en écho aux poissons de la rosace au fond de l’église. Les vitraux modernes de la nef expriment les couleurs du jour, les couleurs de la vie.

Du côté nord, ce sont les dominantes bleues, évoquant des vagues dans nos sentiments, mais aussi l’eau qui nous entoure. Du côté sud les couleurs chaudes reflètent les soirs de paix tranquille ou les passions brûlantes. On peut aussi imaginer les couleurs des vignes et des fruitiers qui poussaient non loin de l’église.

La symbolique des vitraux trouve tout son sens quand le soleil amplifie les couleurs et illumine toute l’église.

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La statue de Saint Barnard

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Le clocher et ses cloches

Le clocher, construit en façade, côté est du narthex, à l’origine plus élevé, est arasé pendant la Révolution. En 1793, les cloches sont réquisitionnées pour fabriquer des canons.

Actuellement, trois cloches se trouvent au clocher et fonctionnent électroniquement pour sonner l’heure et les offices. La plus grosse cloche « Jeanne », 463 kg, a été fondue et posée en 1832. Sur cette cloche est gravée l’inscription suivante : « J’annonce la vie et la mort. Je sonne pour le temps et pour l’éternité ». Deux autres cloches, plus petites, « Thérèse » et « Suzanne » ont été installées en 1887.

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Les statues de la Sainte Vierge

Trois statues de la Sainte Vierge peuvent être admirées dans l’église de Saint-Barnard : – statue de la Vierge située au centre du tympan en ogive (3a) – statue de la Vierge à l’enfant située dans l’intrados au-dessus de l’entrée primitive de l’église (3b) – statue de la Vierge à l’enfant située à l’intérieur de l’église (3c)

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La pierre tombale de Martin II de Covet

La très grande dalle, située dans le coeur juste devant l’autel, est la pierre tombale de Martin II de Covet, mort en 1617. Fils de Martin Ier de Covet, il était le propriétaire du château.

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Les chapiteaux

L’église de Saint-Barnard est dotée de quatre chapiteaux romans remarquables, datant de sa construction initiale, que l’on présume être au Xème / XIème siècle.
Deux d’entre eux se trouvent au portail (5a), à l’entrée de l’église romane, et les deux autres dans la nef (5b), à l’entrée de l’abside.

Les chapiteaux sont décorés de languettes, associées soit à des tiges et à des boules, soit à des écailles. Les tiges associées aux boules pourraient être une représentation stylisée de la plante semi-aquatique, le jonc (du latin ’scirpus’) et pourraient représenter la Résurrection du Christ, les joncs étant le symbole eucharistique. Ou bien, l’œuvre pourrait être un simple travail décoratif, trouvant son inspiration dans les poissons et les joncs présents à proximité, dans la Saône toute proche.

Le baptistère roman

Un baptistère roman, en marbre, de forme semi-circulaire est scellé dans l’entrée d’une ancienne baie dont les traces apparaissent à l’extérieur sur la façade Nord. Il était garni d’une cuve en cuivre, munie d’un couvercle qui se fermait à clé. Ces éléments n’y sont plus, probablement pillés à la Révolution.

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Le tableau

Le tableau « La déploration du Christ », d’un peintre anonyme, date probablement de la deuxième moitié du XIXème siècle. Il a été encadré et restauré en 2013.

Le bénitier en marbre

Dans le narthex se dresse un solide bénitier en marbre, daté de 1601, date du Traité de Lyon sous Henri IV.

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L’armarium

Au fond de la nef, dans le mur du clocher, il y a un armarium. Dans cette niche se trouve une pierre creuse, avec son bouchon taillé en pierre. C’était un endroit discret où l’on cachait les reliques.

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Le portail gothique

Les moulures à pinacles de la grande porte, de pur style gothique flamboyant, auraient été rapportées d’une chapelle de l’abbaye de Romans-sur-Isère. Elles sont en pierre de mollasse, comme l’était la statue de la Sainte-Vierge, placée au centre du tympan en ogive, avant sa restauration en 2006.

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